Des d?fenseurs de l’immigration ont vertement critiqu? les nouvelles r?gles frontali?res du pr?sident Joe Biden. Si ces derniers ont salu? l’ouverture de la nouvelle voie l?gale pour les migrants de ces quatre nations, ils ont fortement critiqu? les nouvelles politiques frontali?res de l’administration, les qualifiant de “test de richesse” qui ignore l’obligation des ?tats-Unis de prot?ger les personnes vuln?rables qui fuient les pers?cutions et qui exige d?sormais que les r?fugi?s obtiennent un smartphone et un plan de donn?es, peut-on lire dans le Miami Herald.
“Nous devons ?galement nous demander comment la mise en oeuvre d’un syst?me qui exige des migrants qu’ils disposent d’un smartphone avec un acc?s ? Internet et qu’ils aient un certain niveau de comp?tences en navigation num?rique pour fixer leurs rendez-vous d’immigration a un impact sur ceux qui cherchent d?sesp?r?ment la s?curit?, en particulier ceux qui ne parlent pas l’anglais, ou l’espagnol, ou qui ne g?rent pas une langue ?crite”, a d?clar? Tessa Peti, directrice ex?cutive de la Florida Immigrant Coalition.
Menaces imminentes
Melissa Crow, du Centre d’?tudes sur le genre et les r?fugi?s de la facult? de droit Hastings de l’universit? de Californie ? San Francisco, a d?clar?, comme l’a soulign? M. Biden lors de l’annonce des nouvelles politiques jeudi, que se rendre aux ?tats-Unis pour demander l’asile n’est pas une d?cision que l’on prend ? la l?g?re. “Les personnes qui arrivent ? notre fronti?re fuient souvent des menaces imminentes pour leur vie. Sans compter qu’ils n’ont peut-?tre pas de t?l?phone portable, d’acc?s fiable ? Internet ou ne connaissent m?me pas l’application CBP One”, a-t-elle d?clar? au Miami Herald, ajoutant que l’annonce de jeudi “repr?sente un abandon total des promesses de campagne du pr?sident Biden.”
“Il a ?t? profond?ment troublant d’entendre le pr?sident affirmer que la demande d’asile est l?gale et de le voir s’engager ? cr?er un processus s?r et humain ? la fronti?re, puis de faire volte-face et d’annoncer des politiques qui sapent encore plus l’acc?s ? l’asile”, a d?clar? vendredi Crow, directrice du contentieux, lors d’un appel avec certains des 100 d?fenseurs qui font partie de la campagne #WelcomeWithDignity pour le droit d’asile. “Ces d?cisions politiques irr?fl?chies feront un bilan humain horrible et laisseront une tache durable sur l’h?ritage du pr?sident.”
Alors que les groupes humanitaires ont critiqu? vendredi l’annonce de la nouvelle politique, John Kirby, coordinateur des communications strat?giques au Conseil de s?curit? nationale ? la Maison Blanche, a repouss? vendredi. “?videmment, nous avons un point de vue diff?rent”, a d?clar? Kirby aux journalistes lors d’un point de presse. “Ce que nous dirions, c’est que c’est un pr?sident qui comprend que l’immigration s?re et l?gale dans ce pays est une pierre angulaire de notre propre s?curit? et de notre prosp?rit?, et qu’il avance des moyens d’am?liorer ces voies d’entr?e l?gales.”
“Il a augment? — de fa?on spectaculaire — le nombre de r?fugi?s que nous sommes pr?ts ? accueillir en provenance de nations de l’h?misph?re. Il a ?galement am?lior? le processus par lequel les personnes demandant l’asile peuvent le faire, encore une fois, d’une mani?re l?gale et s?re”, a ajout? M. Kirby. “Et nous devons aussi, ?videmment, nous assurer que c’est sur l’immigration l?gale que nous nous concentrons, et que l’immigration ill?gale est frein?e du mieux que nous pouvons par des m?canismes d’application plus stricts. Il s’agit donc d’un ?quilibre.” En annon?ant ces changements, le secr?taire d’?tat ? la s?curit? int?rieure, Alejandro Mayorkas, a insist? sur le fait que l’administration se pr?pare toujours ? la fin du titre 42 et que les nouvelles mesures visent ? garantir des proc?dures s?res et ordonn?es ? la fronti?re am?ricano-mexicaine, longue de 3 000 km, o? les vagues de migrants v?hiculent souvent des images de chaos et de confusion.
Selon M. Mayorkas, ces nouvelles r?gles sont le reflet d’une administration qui “redouble” de collaboration avec les autres pays de la r?gion ? la suite du Sommet des Am?riques qui s’est tenu l’ann?e derni?re ? Los Angeles. Au cours de ce sommet, les dirigeants r?gionaux situ?s le long de la cha?ne migratoire, qui s’?tend de l’Am?rique du Sud ? l’Am?rique centrale et au Mexique, ont convenu de cr?er des voies l?gales pour les migrants et de mieux faire respecter leurs fronti?res.
Mais m?me les partisans de M. Biden au Congr?s, comme le s?nateur d?mocrate Bob Menendez du New Jersey, qui a parrain? son projet de loi sur la r?forme globale de l’immigration au S?nat, ne sont pas tout ? fait d’accord avec les nouveaux changements. M. Menendez et trois autres s?nateurs d?mocrates ont condamn? l’annonce de cette politique, qui pr?voit une interdiction potentielle d’asile pour les personnes qui ne demandent pas l’asile dans un pays tiers alors qu’elles sont en transit vers les ?tats-Unis. Dans une d?claration commune, les s?nateurs ont d?clar? que s’ils se f?licitaient de la possibilit? accrue pour les ?tats-Unis d’autoriser les Cubains, les Ha?tiens, les Nicaraguayens et les V?n?zu?liens ? entrer dans le pays dans le cadre du nouveau programme de lib?ration conditionnelle, les nouvelles mesures rendent toujours les migrants vuln?rables aux trafiquants. “Cet avantage limit? exclura des milliers de migrants fuyant la violence et la pers?cution qui n’ont pas la capacit? ou les moyens ?conomiques de se qualifier pour le nouveau processus de lib?ration conditionnelle”, a d?clar? M. Menendez dans la d?claration faite avec les s?nateurs Ben Ray Luj?n du Nouveau-Mexique, Alex Padilla de Californie et Cory Booker du New Jersey.
Amy Fischer, directrice du plaidoyer d’Amnesty International USA pour les Am?riques, a d?clar? que l’administration Biden a “fait totalement marche arri?re par rapport ? son engagement d?clar? en faveur des droits de l’homme et de la justice raciale en ?largissant une fois de plus l’utilisation du titre 42, en annon?ant l’?laboration d’une r?gle sur l’interdiction de transit des demandes d’asile, en ?largissant l’utilisation de l’expulsion acc?l?r?e et en mettant en place un nouveau syst?me exigeant des rendez-vous via une application mobile pour les personnes qui cherchent d?sesp?r?ment la s?curit?”. “Ces nouvelles politiques auront sans aucun doute un impact disparate sur les personnes noires, brunes et indig?nes en qu?te de s?curit?”, a-t-elle ajout?.
“En fait, Amnesty International a pr?c?demment constat? que le traitement cruel des Ha?tiens en vertu du titre 42 soumettait les demandeurs d’asile ha?tiens ? une d?tention arbitraire et ? des mauvais traitements discriminatoires et humiliants qui s’apparentent ? de la torture fond?e sur la race.” Eleanor Acer, directrice principale pour la protection des r?fugi?s ? Human Rights First, a d?clar? vendredi que malgr? les “plans de l’administration Biden pour ajouter quelques retouches ? leur interdiction d’asile en fin de compte, c’est une interdiction d’asile, qui est une politique tout droit sortie du livre de jeu de Trump.” “La poursuite d’une interdiction d’asile serait une ?norme erreur de calcul politique qui fera le jeu des alli?s de l’ancienne administration en renfor?ant leurs messages et en normalisant leur programme”, a d?clar? Acer.
“Cela causera du d?sordre plut?t que de l’ordre, refusera les r?fugi?s noirs et bruns qui souffrent d’un grand pr?judice, s?parera les familles et subvertira le droit des r?fugi?s et les droits de l’homme.” Citant un rapport de d?cembre 2020 du groupe, Acer a d?clar? que Human Rights First a suivi plus de 13 400 rapports d’enl?vement, de torture, de viol et d’autres attaques brutales contre des demandeurs d’asile qui ont ?t? bloqu?s par les ?tats-Unis ou expuls?s vers le Mexique en vertu du titre 42 depuis que Biden a pris ses fonctions il y a deux ans. Il est ?galement pr?occupant que les ?tats-Unis externalisent leurs obligations vers des pays qui n’ont pas n?cessairement un bon bilan en mati?re de demandes d’asile ou de traitement des migrants. Par exemple, alors que le Mexique ?tait la troisi?me destination mondiale pour les demandeurs d’asile en 2021 apr?s les ?tats-Unis et l’Allemagne, selon les Nations unies, des ?tudes montrent que les Ha?tiens et les Cubains ont un faible taux d’acceptation.
RA Avec Miami Herald